Aujourd’hui nous commémorons le départ de Sidi Hamza Al-Qadiri Budshishî, un des plus grands maîtres soufis du Maroc. En plus de porter le prénom qui veut dire lion, ses disciples témoignent de cette aura tout en majesté qu’il ressentaient à sa vue et qui rappelle la grandeur du roi des animaux. Ce charisme était si imposant que même les plus sceptiques des profanes en ont parlé. Mais Dieu ne dit-il pas que “Celui qui est humble pour Dieu, Dieu l’élève” ? Combien de fois a-t-il dit “je suis les derniers des fuqara” ou encore “je ne suis qu’un pauvre serviteur (‘abd miskîn)?
Qui était Sidi Hamza pour les disciples ?
Comme tous les shaykhs, Sidi Hamza avait pour mission de guider le disciple jusqu’à la porte de Dieu, la porte de la Connaissance. Ce grand maître de la Tariqa Qadiriyya Budshîshiya a tiré sa révérence le 18 janvier 2017. Les aspirants (Fuqarâ) n’e pouvant se résigner de croire à cette triste nouvelle, comme si, quelque part au fond de leur être, ils pensaient que Sidi Hamza était immortel. cela ne peut qu témoigner d’un rang spirituel manifeste, raison pour laquelle ses disciples se comptent par millions partout dans le monde et viennent boire à la source de vie, ce Sirr (secret) qui ne peut être connu que par le goût “Nous n’enseignons pas la science du papier mais la science des saveurs”.
Sidi Hamza recommandait à ses disciples de faire beaucoup de dhikr (invocation de Dieu), car l’invocation est le point de jonction entre le coeur du Shaykh et celui du faqir, ce lieu ou maître et disciple ne font qu’un. « Le dhikr est la nourriture du cœur » disait-il.
Ce grand maître soufi insistait également sur l’amour spirituel et mettait souvent en exergue l’importance primordiale de cette mahabba (Amour) qui transforme les cœurs jusqu’à les rendre ivres. Sidi Hamza disait : « Je tiens à l’amour plus qu’à toute autre chose. Prions pour que Dieu ne nous le retire pas. L’amour entre Fuqâra et entre eux et le maître est infini. Il grandit sans cesse. On voudrait ne jamais se séparer. Cet amour est dû au secret spirituel (sirr) et existe car nous ne sommes réunis que pour Dieu. Cet amour fait tomber toutes les différences culturelles. C’est l’Amour qui met les cœurs à l’œuvre, en mouvement, qui fait agir. L’Amour est la monture des esprits. C’est à travers lui que l’on connaît toute chose ».
En sus de l’invocation, la générosité permet d’accéder à Dieu, selon les dires de Sidi Hamza. Mais la générosité qu’enseignait le Shaykh Hamza est celle des âmes avant toutes choses. « Dans la voie, si on désire un cheminement rapide, il est important de donner sans compter, sans calculer (de son temps, de son argent, de son hospitalité, etc.). Le faqir reçoit dans la mesure où il donne, mais seulement s’il n’attend rien en retour ».
Aujourd’hui, les aspirants sont heureux de pouvoir poursuivre leur cheminement avec le Shaykh Sidi Jamal, fils de Sidi Hamza, et héritier de ce Secret spirituel qui guide vers la Ma’rifah, cette Connaissance qui lève le voile des illusions de l’ego dans ce monde de la quantité, pour ne plus voir que le Un Principe de toute chose.
Après tout, n’est-ce-pas là le véritable sens de Lâ ilâha illâ Allah, Il n’y a de divinité si ce n’est Allah, Il n’y a de réalité que la seule et unique Réalité!
